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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (19)

 
 CHAPITRE 19
           1 - Questions au sujet du mariage : v. 3-12
           2 - Suivre Jésus : v. 13-26

 
            Jusque là, dans la « Galilée des nations », le Seigneur s’était occupé de foules accablées de besoins. Il fait route maintenant vers Jérusalem, toujours suivi par des foules de malheureux qu’Il continue à soulager de leurs misères.
 
 
1 - Questions au sujet du mariage : v. 3-12
 
           
                        1. 1 « Ils ne sont plus deux, mais une seule chair » (v. 1-9)
 
            Les pharisiens viennent à Jésus avec leurs connaissances de la Loi, mais aussi avec leurs prétentions et leur acharnement « pour le mettre à l’épreuve » (v. 3). C'est certainement une souffrance pour le Seigneur de rencontrer ces hommes instruits et toujours contestataires. Quoique très stricts sur certains points, ils veulent amener le Seigneur à se contredire par une disposition établie par Moïse pour justifier leurs coutumes qui répondaient à leurs convoitises charnelles.
            Le Seigneur leur montre alors que les fondements du mariage ont été posés bien avant Moïse car ils remontent au temps même de la Création, avant l'entrée du péché sur la terre. Parmi les grâces de Dieu à l’égard de l’homme, c'est l'une des rares qui lui ait été accordée avant sa chute dans la désobéissance et l’incrédulité.
            On trouve en Genèse 2 l'institution du mariage : la pensée de Dieu envers l'homme, sa place et son rôle et ceux de son épouse. La femme a été formée par Dieu et amenée à l'homme ; on voit sa joie en la recevant. L'unité du couple est déclarée par Dieu ; le mariage est un lien exclusif entre un homme et une femme. On apprend en Ephésiens 5 : 22-23 ce qui ne pouvait pas être révélé en Genèse 2 : le mariage est une figure de la relation éternelle de Christ avec l'Assemblée - voir aussi Apoc. 19 : 6-9. La Parole se sert de la même image pour représenter la relation entre l'Eternel et son peuple Israël (voir, par exemple, Osée 2).
            Dans ce domaine aussi, le péché a poussé l'homme à corrompre l'institution divine et à montrer son égoïsme dans une relation caractérisée par l'amour. Le mariage est donc une institution divine extrêmement sérieuse ; retenons-la très fermement dans un monde qui se conduit d'une manière gravement relâchée et corrompue.
            Beaucoup d'exhortations sont données dans les épîtres à ce sujet. « Que le mariage soit tenu en honneur à tous égards, et le lit conjugal sans souillure; car les fornicateurs et les adultères, Dieu les jugera » (Héb. 13 : 4). « Vous, femmes, soyez soumises à votre propre mari afin que, si même il y en a qui n’obéissent pas à la Parole, ils soient gagnés, sans parole, par la conduite de leur femme, ayant observé la pureté de votre conduite dans la crainte, vous dont la parure ne doit pas être extérieure : cheveux richement tressés, ornements d’or, vêtements recherchés, mais « l’être caché du cœur », dans la parure incorruptible d’un esprit doux et paisible qui est d’un grand prix devant Dieu… De même, vous, maris, vivez avec elles avec sagesse, ayant égard à leur nature féminine, plus délicate, leur portant honneur, comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues » (1 Pier. 3 : 1-7). 1 Tim. 4 : 1- 3 signale un autre danger : « L’Esprit dit expressément qu’aux derniers temps certains se détourneront de la foi… ils défendront de se marier… ».
 
            Aux versets 5 et 6 le Seigneur insiste sur le caractère unique de cette relation, la seule qui soit une union ; deux personnes ne sont plus qu'une. De plus, si c'est Dieu qui a lié ensemble un homme et une femme, devant Lui ceux-ci n'ont pas le droit de se séparer ; personne n'a ce droit. Toutefois, par exception, aux yeux de Dieu, le péché de fornication, commis donc avant le mariage, mentionné au v. 9 peut rompre le lien conjugal suivant la permission de Moïse « à cause de la dureté de votre cœur ». Le Seigneur ne dit pas du tout, cependant, que dans ce cas il faille absolument se séparer ; la grâce peut permettre de surmonter la faute car «  au commencement, il n’en était pas ainsi ». Il dit seulement que dans tous les cas un nouveau mariage après répudiation, est un adultère, un très grave péché !
 
 
                        1. 2 « La condition de l’homme à l’égard de la femme » (v. 10-12)
 
            Les pharisiens se retranchaient derrière la mesure accordée par Moïse en Deut. 24 : 1-4, dont, paraît-il, les Juifs ont fait de grands abus. Le Seigneur montre qu'elle ne correspondait pas à la pensée de Dieu ; elle n'était qu'une tolérance « à cause de votre dureté de cœur » (v. 8). La lettre de divorce n'avait pas été consentie pour faciliter la rupture, mais pour protéger la femme, contre laquelle on aurait pu autrement porter de graves accusations et même exercer des sévices.
            Même les disciples, au verset 10, trouvent cet enseignement trop difficile à recevoir ; ils reculent devant l'engagement impliqué par le mariage. Le Seigneur déclare premièrement qu'en effet c’est difficile pour l'homme lui-même, et deuxièmement qu'il est accordé à certains un appel spécial au célibat « pour le royaume des cieux ». Remarquons qu’il est dit : « eux-mêmes » (v. 12), il faut un dévouement personnel. L'apôtre Paul en est un exemple (1 Cor. 7 : 7 ; 1 Cor. 9 : 5). Le fait d’être célibataire, pour celui qui est appelé à un service particulier, permet d'être « sans inquiétude » et de vaquer « au service du Seigneur sans distraction (1 Cor. 7 : 35).
 
 
 
2 - Suivre Jésus : v. 13-26
 
 
                        2. 1 Les petits enfants (v. 13-15)
 
           Le Seigneur donne ici aux enfants leur vraie place sur son cœur, alors que les disciples montrent qu’ils n’ont pas compris ce que Jésus leur avait enseigné dans le chapitre précédent. Il les a déjà exhortés à ne pas scandaliser les enfants et à ne pas les mépriser (18 : 6).
            Le Seigneur leur impose les mains pour les bénir en disant : « Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas ; car le royaume des cieux est à ceux qui sont comme eux ». (v. 14).
          Quelle est grande la place des petits enfants dans le cœur du Seigneur ! C'est agir selon sa pensée, et une bénédiction pour nous, que d'amener des enfants à la connaissance du Seigneur, non seulement ceux de nos familles, mais ceux auxquels nous pouvons avoir l'occasion de parler.
 
                                                                      
                        2. 2 L’homme riche (v. 16-26)
 
            Cinq questions jalonnent ce paragraphe :
                        - « Maître, que ferai-je de bon pour obtenir la vie éternelle ? » (v. 16). Le jeune homme ne connaît pas le Seigneur ; il ne voit en lui qu'un « maître », donc un homme, capable de l'enseigner ; il ne croit pas en lui comme Fils de Dieu, celui qui veut être son Sauveur. De plus, il se trompe en pensant obtenir la vie éternelle en échange de ses œuvres, en pensant être capable de faire quelque chose de « bon ».
                        - « Pourquoi m'interroges-tu au sujet de ce qui est bon ? » (v. 17). En ce jeune homme aussi, il n'y a aucun bien ! montre le Seigneur. « Un seul est bon », c'est Dieu ; tout homme doit reconnaître que le Seigneur est Dieu.
                        - « Lesquels ? » (v. 18), demande l’homme à Jésus qui vient de lui dire : « Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements ». Le jeune homme se trompe : on ne peut pas faire son choix parmi les commandements. Il dit avoir gardé tous ceux que le Seigneur lui rappelle. Mais Jacques dit dans son épître : «  Quiconque gardera toute la Loi et trébuchera sur un seul point est coupable sur tous. En effet, celui qui a dit: « Tu ne commettras pas d’adultère, a dit aussi: «Tu ne tueras pas ». Or si tu ne commets pas d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu es devenu transgresseur de la Loi » (Jac. 2 : 10-11).
                        - « Que me manque-t-il encore ? » (v. 20). Il se trompe sur son état ; il ne reconnaît pas son incapacité totale devant Dieu.
                        - « Qui donc peut être sauvé ? » (v. 25).
 
            Ce jeune homme ressent un besoin, et il comprend que les richesses ne peuvent pas le satisfaire. Il veut faire le bien pour obtenir ce qu'il désire ; son attitude rappelle celle d’Israël en Exode 24 : 3, 7. Dieu a donné la Loi ; mais elle ne peut pas communiquer la vie. Sous la Loi, les Israélites fidèles ne bénéficiaient que de bénédictions terrestres alors que le jeune homme en désirait une céleste, la vie éternelle.
            Il faut abandonner le principe de la Loi pour être sauvé. Une partie de la chrétienté enseigne encore que la foi au Seigneur ne suffit pas ; en plus de la foi, l'homme devrait faire des œuvres ! En réalité, pour entrer dans la vie éternelle, l'homme doit d'abord saisir qu'il est entièrement perdu, incapable de faire quoi que ce soit que Dieu puisse agréer pour son salut ; il est « mort dans ses fautes et dans ses péchés » (Eph. 2 : 5). C'est pour sauver des êtres perdus que le Seigneur a donné sa vie. A cette demande : « Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu ? », Jésus répond : « L’œuvre de Dieu, c'est celle-ci : que vous croyiez en celui qu'il a envoyé » (Jean 6 : 28-29). Aucune œuvre humaine ne peut permettre d’acquérir le salut : « Tous, nous sommes devenus comme une chose impure, et toutes nos justices, comme un vêtement souillé ; et nous sommes tous fanés comme une feuille, et nos iniquités, comme le vent, nous emportent » (Es. 64 : 6).
            Dans sa réponse, au verset 21, le Seigneur touche le point sensible : cet homme était plus attaché à ses richesses qu'au Seigneur et à la vie éternelle. Il avait « dit » aimer son prochain comme lui-même, mais il ne voulait pas vendre ses biens et donner aux pauvres. Il s'en va « tout triste » parce qu'il n'accepte pas de payer le prix pour avoir la vie éternelle qu'il désirait pourtant. Le Seigneur l'avait éclairé de sa lumière, il sort de cette lumière divine apportée aux hommes (Jean 8 : 12). La femme de Jean 4 est restée dans la lumière révélée par Jésus, qui lui avait dit : « Tu as eu cinq maris... » (Jean 4 : 18).
            « S'approcher » de Jésus (v. 16) n'est pas suffisant « pour obtenir la vie éternelle » (v. 17). La lumière de la vie brille encore aujourd'hui. Elle ne condamne pas (Jean 8) ; elle donne la vie. Il faut la recevoir aujourd'hui et ne pas en sortir, comme cet homme, après s'être approché de Jésus. Dieu veut produire dans les consciences la conviction de péché, et il a donné le seul moyen qui puisse nous délivrer parfaitement. Le Seigneur dit ici : « Viens, suis-moi » (v. 21). Le suivre, c'est la plus grande bénédiction, mais son chemin est celui de l'abaissement et de l'humilité profonde.
            Les biens matériels sont un piège, aussi bien pour un enfant de Dieu que pour celui qui a besoin d'être sauvé. La Parole enseigne que les biens ne sont pas mauvais en eux-mêmes ; ce qui l’est, c'est d’y mettre notre cœur (Ps. 62 : 10b). La confiance dans les richesses s'oppose à la foi (Marc 10 : 24). En 1 Tim. 6, l’apôtre Paul fait bien la différence entre « ceux qui veulent devenir riches » (v. 9) et « ceux qui sont riches » (v. 17). Leur responsabilité n’est pas la même !  Soyons en garde contre un certain évangile, annoncé actuellement, qui promet la richesse au chrétien.
            Les paroles du Seigneur sont toujours d’actualité : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la mite et la rouille détruisent, et où les voleurs font effraction et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la mite ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne font pas effraction ni ne dérobent ; car là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur » (6 : 19-20).
 
            Pour les Juifs, « richesse » était synonyme de « faveur de Dieu ». De fait, les richesses n'assurent jamais la possession de la vie éternelle. L'image du chameau et du trou d'aiguille déjà citée montre non la difficulté, mais l'impossibilité totale pour un riche d'être sauvé s'il conserve sa confiance en ses biens. Mais tout est possible pour Dieu. Entre autres, il lui était possible d'amener à Lui ce jeune homme, plus tard ; mais la Parole n'en dit rien.
 
 
                        2. 3 Récompense de l’attachement au Seigneur (v. 27-30)
 
             « Les récompenses », ou « la grâce souveraine de Dieu », tel pourrait être le titre de la fin du chapitre (v. 27-30), ainsi que d’une grande partie du chapitre suivant (v. 1- 28).
            Dans tous ces versets, l'accent est mis sur notre préoccupation intérieure ? Recherchons-nous une place ? La première ? Ou désirons-nous marcher en suivant un Seigneur qui a pris la dernière ?
            Comme au chapitre précédent (v. 21), Pierre, attentif à ce qui vient de se passer, pose une question : « Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi ; qu’en sera-t-il donc pour nous ? » (v. 27). N'avons-nous pas quand même quelque mérite ? semble dire ce disciple. Oui, ils avaient vraiment tout quitté (Luc 5 : 11). Et le Seigneur est prêt à reconnaître la moindre action accomplie en sa faveur, même avec la faiblesse de leur amour (Jean 16 : 27). Pour les disciples, la récompense n'est pas seulement céleste, mais aussi terrestre ; dans un ordre de choses nouveau, appelé la régénération, pendant le millénium, ils recevront gloire et autorité (Luc 22 : 28-30 ; Apoc. 21 : 14).
            Pour ce qui concerne les temps actuels, si nous avons donné notre cœur au Seigneur, nous héritons, dès maintenant, de la vie éternelle.
            L'homme a toujours à l'esprit le principe des mérites, ou du « donnant-donnant », comme Jacob marchandant avec Dieu (Gen. 28 : 20-21) : si je suis fidèle, le Seigneur me bénira. Ce n'est pas ainsi que Dieu agit ; Il donne gratuitement, sans contrepartie. Et tout ce qu'Il donne est un effet de sa grâce et doit nous amener à Lui rendre grâces. Le suivre est une grâce immense ! Reconnaissons que Dieu fait tout. Il ne nous doit rien, nous Lui devons tout ! Il opère en nous « et le vouloir et le faire » (Phil. 2 : 13). Y aurait-il dans mon cœur quelque obstacle qui m'empêcherait de suivre le Seigneur ? Mes biens, ma famille ou autre chose ? Il sait si le mobile de nos actions est l'amour pour son Nom.
 
            « Mais beaucoup de premiers seront derniers, et beaucoup de derniers seront premiers » (v. 30). Soyons prudents dans nos appréciations (1 Cor. 4 : 5) ! Quelle surprise autour de la table en Luc 14 : 7-11 ! Sur la terre, le Seigneur a pris la dernière place. Nous avons toujours besoin de la même leçon : abandonner notre échelle des valeurs, pour avoir celle du Seigneur. Ce qui a du prix pour Lui, c'est ce qui est fait « à cause de son nom » (10 : 22 ; 24 : 9), ces bonnes œuvres, mêmes secrètes.
 
            Il y a une différence entre le verset 30 et le verset 16 du chapitre 20 :
                        - Le premier de ces versets, en réponse à la question de Pierre, présente ce que l'homme voit : « les premiers seront les derniers ». Le jeune homme riche n'était-il pas parmi les premiers, à cause de sa vie morale et religieuse ; et Pierre, à cause de son sacrifice ne pouvait-il pas prétendre à une des premières places ?
                        - Le second, commençant par : « les derniers seront les premiers », montrent le point de vue de Dieu. Il prend les derniers pour les amener à la première place ; en Lui, tout est grâce.