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Joab, fils de Tseruïa

  Un chef de l’armée de David rongé par l’ambition
  Un exemple du rôle particulièrement néfaste de Joab envers David
  Le jugement exécuté sur Joab après la mort de David
 
            Après la mort d’Abner, David confesse : « Et moi, je suis aujourd’hui faible, bien que j’aie reçu l’onction du roi ; et ces hommes-là, les fils de Tseruïa, sont trop durs pour moi » (2 Sam. 3 : 39). C’étaient ses propres neveux ! Que David ait « toléré » que Joab joue si longtemps un mauvais rôle au milieu d’Israël, jette une ombre sur l’ensemble de son règne. Il faut aujourd’hui aussi chasser fermement, avec l’aide du Seigneur, tous les fruits vénéneux de notre vieille nature. Si le péché reste « doux sous notre langue » (Job 20 : 12-14), notre chair cherchera continuellement à dominer sur nous (Es. 26 : 13 ; Rom. 6 : 14). Inévitablement, nous sortons spirituellement affaiblis des « chutes » qui s’ensuivent !
            Or Dieu avait choisi David, un homme selon son cœur, « pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage » (Ps. 78 : 70-72). Mais Il ne nous cache pas ses « manquements »  pour nous servir d’avertissement !
            Ainsi la Parole rapporte un des traits répréhensibles du caractère de David : son manque de fermeté pour élever ses enfants. De ce « laisser-aller » résulteront bien des misères dans sa famille. C’est le cas en particulier d’Adonija : « Son père ne l’avait jamais chagriné, en disant : Pourquoi fais-tu ainsi ? » (1 Rois 1 : 6). De telles dispositions, l’entourage de David saura tirer parti. Ainsi Joab, un de ses neveux, exercera constamment des pressions sur le roi. Que de fruits de la chair sont évidents chez Joab. David a dû beaucoup en souffrir ! Voyez par exemple 2 Sam. 3 : 24.
 
 
Un chef de l’armée de David rongé par l’ambition
 
            Joab cherchait toujours son propre intérêt : il était égocentrique et n’a jamais eu les intérêts de David à cœur. Même s’il fait une chose juste, c’est pour en retirer un avantage personnel. Il ressemble à ceux dont l’apôtre Paul parle : « Tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » (Phil. 2 : 21).
            Il était désobéissant : il était capable d’écouter les souhaits du roi et d’agir ensuite comme s’il n’avait rien entendu ! Il a connu « la volonté » du roi au sujet d’Abner et d’Absalom. Pourtant, il a tué et l’un et l’autre (2 Sam. 3 : 27 ; 18 :14). David déclare : « Je suis innocent, moi et mon royaume, devant l’Eternel, à jamais, du sang d’Abner, fils de Ner : qu’il tombe sur la tête de Joab, et sur toute la maison de son père.... » (2 Sam. 3 : 28-29). Et le roi  David n’exerce aucune justice à l’égard du coupable. Or le Psaume 66 avertit : « Que les rebelles ne s’élèvent pas » (v. 7). L’épître de Pierre enseigne : « Comme des enfants d’obéissance, ne vous conformez pas à vos convoitises d’autrefois quand vous étiez dans l’ignorance ; mais, comme Celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, parce qu’il est écrit : Soyez saints, car moi je suis saint » (1 Pier. 1: 14-16).
            Il était vindicatif. A l’inverse de David, si on lui causait du tort, se venger devient une obsession chez Joab. Après la mort de son frère Asçaël, il n’aura pas de cesse avant d’avoir pu tuer Abner ! Un esprit vindicatif peut ruiner notre témoignage. La Parole de Dieu nous encourage : « Que toute amertume, tout emportement, toute colère, tout éclat de voix, toute injure soient ôtés du milieu de vous, de même que toute méchanceté ; mais, les uns à l’égard des autres, soyez bons, compatissants, vous pardonnant les uns aux autres, comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné » (Eph. 4 : 31-32).
            Il était jaloux. « La jalousie est cruelle comme le shéol » (Cant. 8 : 6). Sa cruauté, à l’égard d’Abner et d’Amasa montre son incapacité de supporter une rivalité. Paul invite les Philippiens : « Que rien ne se fasse par esprit de parti ou par vaine gloire ; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres » (Phil. 2 : 3-4).
            Il n’avait aucune compassion : il tue sans miséricorde les amis de David. Joab n’ignorait pas les sentiments du roi - il n’en tenait pas compte ! Il n’avait aucun support à l’égard de ceux qui lui avaient causé un tort quelconque. L’apôtre Pierre exhorte les croyants à ce sujet : « Enfin, soyez tous d’un même sentiment, pleins de sympathie, fraternels, compatissants, humbles ; ne rendez pas mal pour mal, ni outrage pour outrage, mais au contraire bénissez … » (1 Pier. 3 : 8-9).
 
            Quelle tragédie si, parvenu à la fin de sa vie, on doit découvrir avec désespoir qu’elle est restée inutile pour Dieu – et parfois même nuisible pour notre entourage !
            Ce fut bien le cas, hélas, de la vie de Joab. La plupart de ses contemporains estimaient sans doute que tout lui réussissait ! Il semblait vraiment voler de victoire en victoire. Sa présence auprès de David a pu parfois sembler fort utile ; mais l’appréciation divine - la seule qui compte véritablement - était tout autre ! Placé dans la balance, Joab monte « plus léger que la vanité » (Ps. 62 : 9).
            Sans doute ceux dont les noms sont parmi la « grande nuée de témoins » (Héb. 11), ont commis, eux aussi, des fautes durant leur vie ; mais ils sont « morts dans la foi… ayant reçu un témoignage par le moyen de la foi » (v. 13, 39). Dieu a vu que la foi était le motif de leur conduite. Alors dans sa miséricorde, Il est passé « par-dessus » leurs erreurs et a jugé bon de les honorer : Il leur a accordé de faire partie de cette liste des héros de la foi de l’épître aux Hébreux !
            David pensait peut-être à Joab lorsqu’il dit : « Les fils de Bélial sont tous comme des épines qu’on jette loin, car on ne les prend pas avec la main… ils seront entièrement brûlés par le feu sur le lieu même » (2 Sam. 23 : 6-7) ? Que de paradoxes dans la vie de Joab. Il prend Jérusalem aux Jébusiens,  il est longtemps chef sur l’armée de David ! Pourtant il était resté étranger à la grâce, cherchant à établir toujours mieux sa propre gloire (Gal. 5 : 26).
            Chef militaire, habile et audacieux, mais sans foi ni piété, Joab a été constamment dominé, comme tant d’autres, par l’ambition. Il mourra dans son péché.
 
 
Un exemple du rôle particulièrement néfaste de Joab envers David
 
            Dans une triste circonstance de la vie de David, Joab a joué un rôle particulièrement néfaste : il s’agit de la terrible chute du roi avec Bath-shéba, la femme d’Urie. Prospère, après tant des victoires, David va subir la plus cruelle défaite - intérieure - de sa vie !
            Au lieu d’être au combat avec ses soldats, il a confié à Joab la responsabilité de la guerre et se repose à Jérusalem ; il se promène, désœuvré, sur la terrasse de son palais. L’oisiveté et la paresse sont toujours, pour les enfants de Dieu, de terribles occasions de chute. Dans l’inactivité, notre vigilance se relâche alors que le diable, lui, ne se relâche jamais !
            David voit une très belle femme, qui se lavait. Le rôle des yeux dans nos chutes est parfois capital, aussi Job avait-il « fait alliance » avec ses yeux (31 : 1). David convoite et envoie des messagers à cette femme. Elle ne résiste pas, oublie qu’elle appartient à Urie.
David tombe dans l’adultère et Dieu permet que cet acte ait des conséquences visibles : la femme d’Urie est enceinte et en avertit David (2 Sam. 11 : 1-5).
            Celui-ci, au lieu de confesser son péché à Dieu, se débat et ajoute encore d’autres fautes graves. Il fait venir son fidèle soldat Urie, sous le prétexte hypocrite de l’interroger sur le déroulement de la bataille. Il cherche d’abord à le flatter ; lui fait offrir un présent et puis l’enivre. Tout cela avec la pensée inavouée  de l’amener à retourner auprès de sa femme, Bath-shéba.
            Or, contrairement aux désirs du roi, Urie ne descend  pas dans sa maison, durant les deux nuits consécutives passées à Jérusalem. Il en donne les nobles raisons, qui auraient dû parler à la conscience de David (v. 11). Ainsi les tentatives du roi pour couvrir son péché ont échoué !
            Il veut à tout prix sauver la face à tout prix et recourt finalement au meurtre. Il renvoie Urie au combat, porteur d’une lettre à Joab. Elle contient la propre condamnation à mort de ce Héthien (2 Sam. 11 : 14-17).
            Joab accepte sans la moindre objection de se rendre complice de ce crime et suit à la lettre les instructions de David : David voudrait que la mort d’Urie « semble » fortuite. Ce soldat est donc abandonné au milieu des ennemis. David est désormais le « débiteur » de Joab. Celui-ci a probablement supputé qu’après une si grande complaisance, le roi le laissera mener les affaires à sa guise.
            Remarquons encore avec quelle aisance cet homme fourbe, instruit par son maître – Satan – sait comment jouer sur les ressorts du cœur de David. Il est humiliant de voir combien un vrai croyant - ici, « le doux psalmiste d’Israël » (2 Sam. 23 : 1) – peut parfois se laisser séduire par des paroles habiles.
            Joab craignait un peu que David, bon stratège, ne se mette en colère en apprenant la tactique dangereuse qu’il employait pour prendre la ville assiégée. Il explique donc au messager qu’il envoie comment répondre si le roi demande : « Pourquoi vous êtes-vous approchés de la muraille ? ». Joab estime qu’il suffira de lui répondre : « Ton serviteur Urie, le Héthien, est mort aussi » (2 Sam. 11 : 20, 24).
            Hélas, en effet, devant cette habile parade, David répond par des paroles doucereuses et un nouveau mensonge (v. 25). Mais « la chose que David avait faite fut mauvaise aux yeux de l’Eternel » (v. 27).
 
            Dieu se servira du prophète Nathan pour opérer la restauration de son pauvre serviteur, tombé si bas (2 Sam. 12 ; Ps. 32 et 51). David se repentira profondément, mais on ne voit rien de semblable chez Joab !
            Dans une circonstance, Joab reprend avec raison David. Le désir du roi de dénombrer le peuple est pour Joab une abomination (1 Chr. 21 : 6). Pourtant cet homme était complètement étranger à la crainte de Dieu …. Toutefois David aurait dû, écouter l’avertissement apporté par cet incrédule. C’est toujours humiliant pour un croyant d’être « repris » par un incroyant, comme on le voit avec Abraham, par exemple. Mais « toutes choses te servent », dit le Psalmiste (Ps. 119 : 91). Apprenons à discerner la voix de Dieu, même si l’instrument est parfois très surprenant.
                                                                                                       
            Ainsi c’est sans surprise que Joab ne se trouve donc pas dans le livre d’or des hommes forts de David. Son nom y sert seulement à situer ses proches, qui, eux, se trouvent sur cette liste des témoins de la foi.
            Quel contraste, leurs noms sont donnés immédiatement après les versets 6 et 7 de 2 Sam. 23, cités plus haut. On trouve « Abishaï, frère de Joab, fils de Tseruia, chef des trois » (v. 18), puis « Asçaël, frère de Joab » qui faisait partie des trente (v. 24). Enfin, au v. 37, il est surprenant de découvrir « Nakkaraï, le Beérothien, qui portait les armes de Joab, fils de Tseruïa » ! C’est donc un homme de foi qui vivait si près de Joab, si différent pourtant ! Joab a eu « à ses côtés » un  bel exemple de foi, mais inutilement. Veillons à ne pas manquer une telle occasion.
            Dieu connaît ses serviteurs, où qu’ils se trouvent. Aucun n’est oublié et sera manifesté au tribunal de Dieu. Joab aurait pu être la personne la plus en évidence dans le royaume de David, mais ce sont d’autres qui sont honorés !
 
 
Le jugement exécuté sur Joab après la mort de David
 
            Le jugement du mal, longtemps suspendu du fait de la longue patience de Dieu, est assuré (Ps. 50 : 21). Avant sa mort, David en charge Salomon. Joab est un de ceux qui doivent être frappés : 2 Rois 5-6 en expose les motifs. David conclut : « Fais selon ta sagesse, et ne laisse pas ses cheveux blancs descendre dans le shéol en paix ».  
            La fin de Joab convient à un tel coupable. Sa « fidélité » à David n’était qu’apparente. Elle s’efface au moment où le roi s’affaiblit et touche aux portes de la mort. Joab avait été longtemps favorable à Absalom, mais il s’était ouvertement opposé à lui, quand Absalom avait voulu s’emparer du trône de son père David. Le fils de Tseruïa s‘était montré rempli d’une haine violente à l’égard d’Absalom. Sans doute, du moment que ce dernier avait envoyé ses serviteurs brûler la récolte de Joab ! Il l’avait frappé lui-même à mort, malgré les ordres de David.
            Toutefois il se décide maintenant à suivre un des fils rebelles de David, Adonija. Celui-ci s’est élevé dans son cœur : il veut devenir roi, à la place de son père. Dieu permet - ou provoque - cette erreur de jugement chez Joab, car Il a décidé la chute définitive de cet homme rusé et calculateur. Depuis longtemps il provoquait le Seigneur à la colère par sa conduite ! Dieu « prend les sages dans leurs ruses » (Es. 29 : 15 ; 1 Cor. 3 : 19).
            Joab n’avait eu aucun désir de suivre et de servir Salomon, un  homme vraiment trop paisible pour lui. Il n’aimait qu’un chemin, celui de la violence, de la guerre et du sang versé.
            Un livre de Salomon dépeint justement de tels hommes qui sont « du méchant » (1 Jean 3 : 12) : « Ils ne dormiraient pas s’ils n’avaient fait du mal, et le sommeil leur serait ôté s’ils n’avaient pas fait trébucher quelqu’un ; car ils mangent le pain de méchanceté et ils boivent le vin des violences » (Prov. 4 : 16).
            Quand Joab réalise son erreur, il croit opportun de se sauver vers le tabernacle. Il se saisit des cornes de l’autel, comme Adonija venait de le faire. Il imaginait sans doute être sauvé par ce moyen. Les cornes de l’autel parlaient de force, liée à l’autel et au sacrifice offert à Dieu, une fois pour toutes par Christ à la croix (Héb.10 : 12).
            Mais ce lieu s’avère être devenu pour Joab celui de la faiblesse ! Sa façon d’agir révèle qu'il n’a jamais appris comment s’approcher de Dieu. Il aurait voulu « se servir » de l’autel, pour se protéger. Mais il ne s’en approchait pas avec de la repentance dans le cœur, comme le fait un pécheur qui se confie dans la valeur absolue du sacrifice pour le péché. Aussi, loin de le sauver, l’autel le condamne. Il est tué par Benaïa et enseveli dans sa maison au désert (1 Rois 2 : 34 ; Jér. 17 : 5-6).
            Les paroles de Salomon au sujet de Joab sont justes : « L’Eternel fera retomber sur sa propre tête le sang qu’il a versé, parce qu’il s’est jeté sur deux hommes plus justes et meilleurs que lui, et les a tués avec l’épée, et mon père David n’en savait rien… leur sang retombera sur la tête de Joab et sur la tête de sa semence, à toujours ; mais la paix sera de par l’Eternel sur David et sur sa semence, et sur sa maison, et sur son trône, à toujours » (1 Rois 2 : 32-33).
            Chers lecteurs, cette semence de David, c’est Christ (Rom. 1 : 3), seul digne de remplir et d’occuper constamment nos cœurs !
 
 
                                                                                  Ph.L         le 26. 05. 11